LE JOURNAL DU DROIT DES JEUNES

L'éditorial de le JDJ dans le JDJ N°440

Le nouveau gouvernement fédéral aime-t-il les droits de l’enfant ?

La coalition fédérale est maintenant en place et le gouvernement De Wever a adopté son accord de coalition 2025-2029 qui souffle le chaud et le froid en matière de droits fondamentaux des enfants et des jeunes.

Pour différentes catégories d’enfants, la priorité est clairement donnée à la répression ou à la diminution des droits ; c’est le cas pour les enfants « en conflit avec la loi » ou les enfants migrants non accompagnés.

Les premiers sont abordés sous l’angle des nuisances qu’ils causeraient et donc du renforcement de la répression et de l’action policière; quant aux seconds, ils perdent la présomption de minorité : les tests visent à établir leur majorité et devront être supportés par l’intéressé s’il n’est manifestement pas mineur, pour ne citer que ces exemples.

Du côté positif, épinglons certaines mesures en matière de violences intrafamiliales (mais toujours pas de loi contre les violences dites éducatives ordinaires à l’horizon !), la poursuite du déploiement des centres de prise en charge des violences sexuelles dans tout le pays, la protection des enfants victimes de la traite des êtres humains ou encore un plus large accès aux soins de santé mentale pour les jeunes.

En espérant cependant que ces mesures se concrétisent en politiques publiques ambitieuses et ne soient pas réduites à des effets d’annonce ou à des slogans vides de sens comme l’idée que la jeunesse est notre avenir (pas notre présent ?), que les procédures policières et judiciaires seront analysées au regard de la CIDE ou encore que l’intérêt supérieur de l’enfant serve de guide, y compris en matière de migration, malgré les violations flagrantes en matière de droits humains annoncées !

On sait aussi que le gouvernement entend faire des économies. Nombre d’entre elles affecteront des personnes déjà précarisées et auront un effet plus que probablement très négatif sur les enfants, dont les reculs en matière de droits sociaux, la limitation des allocations de chômage dans le temps, le démantèlement du réseau d’accueil et la suppression des initiatives locales d’accueil qui va mettre des dizaines d’enfants non accompagnés à la rue, sans réelle alternative.

Chacune de ces mesures devra faire l’objet d’une évaluation au regard de ses effets sur les droits de l’enfant avant leur mise en oeuvre sachant que ceux-ci doivent recevoir un poids prépondérant dans toutes les décisions qui les concernent, dans un contexte où les institutions indépendantes, telles que UNIA, subiront des restrictions budgétaires au détriment de leur capacité d’intervention.

La vigilance restera de mise tout au long de cette législature, y compris au regard du contexte international qui démontre une généralisation des atteintes aux droits humains partout dans le monde.

Le JDJ