LE JOURNAL DU DROIT DES JEUNES

L'éditorial de Caroline De Man et Benoit Van Keirsbilck dans le JDJ N°367

# quand une ordure (1) se targue de faire du nettoyage

Nouveaux dérapages très contrôlés du Sieur Francken, Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, qui jouit d’une communication totalement décomplexée, à l’attention directe d’un électorat qui s’en délecte. Sa campagne électorale permanente ratisse à la droite de la droite et permet l’expression de la xénophobie la plus dégoutante.

L’absence quasi-totale de contrôle (le sempiternel appel à «plus de nuance dans la communication» de Charles Michel témoigne bien que ce contrôle est plus que relatif), voire le soutien explicite qu’il reçoit de la part de ses partenaires du gouvernement comme dans l’aff aire saoudienne, le conforte dans la multiplication des déclarations nauséabondes.

Même si dans certains autres partis de la majorité, ce discours (mais qui révèle la nature de son action) gène aux entournures (on est humanistes, que diable !), il ne fait que peu de doutes qu’il continuera à jouer le rôle que lui a attribué son parti, en complicité avec le MR que cette situation arrange puisqu’elle permet de rappeler leur crédo : fermeté par rapport à la migration.

L’analyse des champs lexicaux révèle tant le caractère outrancier de certaines déclarations que l’obscène platitude des réactions qui y font suite…

Quelle est la bonne réaction face à une attitude ordurière ? L’éternelle question …Y réagir et dans le même temps en faire écho et donc lui faire de la publicité ? L’ignorer superbement en donnant l’impression qu’on laisse faire ?

Sans doute le phénomène de banalisation de ce type de discours est-il trop prégnant pour se retenir de toute réaction. Sans doute l’indignation, la colère et la révolte sont-elles trop intenses pour ne pas les laisser s’exprimer. On ne veut pas d’une société qui considère l’autre comme un déchet dont il faut se débarrasser. On ne veut pas d’une collaboration avec des dictatures. On ne veut pas de politiques qui montent les citoyens les uns contre les autres. On n’en peut plus de cette haine distillée à coup de 140 caractères.

Mais les moyens à disposition pour le faire savoir et lutter contre cette peste sont limités. Au minimum continuer à proclamer haut et fort «#pasenmonnom» et mobiliser les indiff érents et tous ceux qui sont les suivants sur la liste de l’exclusion.

Caroline De Man et Benoit Van Keirsbilck

(1) Chacun aura évidemment compris qu’on ne parle pas d’une personne en particulier, mais de la politique de ce Gouvernement, c’est l’évidence même.