LE JOURNAL DU DROIT DES JEUNES

L'éditorial de Benoît Van Keirsbilck dans le JDJ N°289

La fête est ta mère...

Voici 20 ans, l’ensemble des pays du monde se réunissait à New-York pour adopter dans une belle unanimité, la Convention internationale relative aux droits de l’enfant qui est la Convention internationale la plus ratifiée au Monde et dans les délais les plus rapides.

Aujourd’hui où en est-on et surtout, a-t-on des motifs de se réjouir ?

Certes, des progrès ont été engrangés auxquels la CIDE n’est pas étrangère.

Mais si on s’en tient à notre petit pays, il n’y a pas nécessairement de quoi faire la fête, à moins de se satisfaire de déclarations d’intentions, d’un vernis de façade.

Il reste de très nombreux motifs d’inquiétude, voire de révolte. Les plus grandes violations des droits de l’enfant sont cachées, il faut vraiment se donner de la peine pour les voir.

Témoin, le rapport annuel du Délégué général aux droits de l’enfant et l’accent qu’il a mis sur la pauvreté, réalisé suite à des visites « sur le terrain ».

La crise de l’accueil des demandeurs d’asile et la position scandaleuse de FEDASIL de ne plus accueillir les mineurs non accompagnés qui n’ont pas demandé l’asile est un autre exemple. Comment osent-ils ne fut-ce qu'y penser ? Preuve que les enfants, surtout s’ils sont étrangers, ne constituent pas la priorité des pouvoirs publics. Le plus sidérant est qu’une administration publique, dont la mission est d’organiser un accueil dans la dignité, annonce ce type de mesure sans aucune vergogne.

Bon, ils ont dû battre en retraite, la queue entre les jambes, face à la réaction indignée des acteurs sociaux et à la remontrance du Ministre de tutelle. Et depuis lors, ils ne le crient pas sur tous les toits, mais discriminent allègrement… en cachette.

Et que dire de l’augmentation exponentielle du recours à l’enfermement, des discriminations endémiques dans l’enseignement, mais aussi dans l’accès au logement, aux services publics,…

Alors, si c’est pour faire la fête et endormir encore un peu plus les consciences, ce sera sans nous.