Il est vrai que les poursuites pour aide à immigration illégale intentées en Italie contre sept marins qui ont secouru quarante personnes (dont une femme enceinte et deux enfants) et les ont conduites au port le plus proche, en Italie, vont en refroidir plus d'un. Après un mois de détention préventive, ils ont été remis en liberté dans l'attente de leur procès où ils risquent gros alors qu'ils ont simplement respecté le droit de la mer qui est aussi ancien que la navigation.
En France, l'irruption de la police dans un appartement où vivait une famille en séjour illégal a causé la chute d'un enfant du troisième étage; alors qu'il lutte toujours contre la mort, le père a eu un droit au séjour temporaire, le temps que son enfant se rétablisse (ou trépasse ?) !
En France toujours, des grévistes de la faim en attente d'une régularisation ont tenu plus de 70 jours face à l'arrogance d'un Préfet poussé par le Gouvernement à faire du chiffre (c'est la seule chose qui compte encore). D'où, arrestations massives puisqu'il faut en arrêter dix pour espérer en expulser un !
L'Union européenne tente quant à elle de trouver un compromis concernant la période de détention admissible dans le cadre de l'adoption d'un projet de directive sur le retour des demandeurs d'asile déboutés : elle peut durer jusqu'à 3 mois mais cette période peut être prolongée jusqu'à 18 mois par les États-Parties (alors que le texte proposé par la Commission prévoyait une période maximale de 6 mois). Si la détention ne sera plus applicable aux mineurs non-accompagnés (maigre consolation), rien n'interdit qu'elle le soit pour tous les autres enfants.
Heureusement, il reste parfois quelque raison d'espérer; la résistance de certains passagers face à des déportations (passagers qui sont de plus en plus souvent eux-mêmes expulsés de l'avion et poursuivis en justice pour «incitation à la rébellion» !), la mobilisation de «simples citoyens» mais aussi parfois de parlementaires (un groupe de parlementaires européens s'est rendu en Italie au procès des sept marins), des décisions judiciaires, etc. permettent de se dire que tout n'est pas perdu.
Comme les naufragés, on se raccroche à ce qu'on peut !