LE JOURNAL DU DROIT DES JEUNES

L'éditorial de Benoit Van Keirsbilck dans le JDJ N°400

Le droit d’avoir des droits… et de les connaître

Le Journal du droit des jeunes a vu le jour en 1980, dans le giron des Services droit des jeunes, à l’initiative de Jean-Pierre Bartholomé, tout d’abord sous forme de revue de presse polycopiée qui a ensuite peu à peu pris la forme d’une publication mensuelle qui comprenait de plus en plus de productions propres (voir en pages 4 et 5 du JDJ N°400 en accès libre ici-même, l’extrait de l’ouvrage Engagez-vous, qu’ils disaient qui relate cette évolution).

Cela fait donc quarante ans qu’il paraît. Quarante ans qu’il informe, observe, analyse, décortique, critique, croque, raille, ironise, dénonce, applaudit, dévoile… les évolutions des pratiques sociales et éducatives, les politiques en matière d’aide à la jeunesse, de protection de la jeunesse, d’aide sociale, d’enseignement, d’éducation, de migration… avec un parti pris : les droits des jeunes usagers (et de leur famille), comme le rappellent si bien Françoise Tulkens et Thierry Moreau.

Ce numéro a été conçu comme un condensé des thèmes qui nous sont chers : l’enfermement des migrants enfants (comme le dit si bien Jacques Fierens), l’aide sociale aux plus marginalisés (qui vieillirait mal, si l’on en croit Damien Dupuis), le rôle de l’avocat d’enfant maintenant (excellemment bien résumé par Manon Coune) et dans quarante ans (sous la plume prospective d’Amaury de Terwangne), l’évolution de la protection et de l’aide à la jeunesse en Communauté française ces quarante dernières années (par Liliane Baudart, qui aura observé cela depuis les nombreux postes qu’elle aura occupés dans sa longue carrière, riche et variée), la notion d’intérêt de l’enfant, trop souvent malmenée (analysée au départ de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme par Géraldine Mathieu et Anne-Catherine Rasson), le travail des enfants au niveau international et la responsabilité sociale des entreprises (décortiqués par Laurent Fastrez) ou encore l’expérience des enfants face à la justice (récoltée et restituée par Emna Mzah Miralles).

Il contient aussi de la jurisprudence souvent inédite et publiée très rapidement, également marque de fabrique du JDJ, sur des thèmes rarement abordés ailleurs, souvent avec un commentaire et une mise en contexte.

Ce journal comprend bien entendu aussi les rubriques habituelles que les lecteurs du JDJ connaissent bien et sur lesquelles ils ont parfois tendance à se précipiter : les échos de « Ici et ailleurs » qui ne se privent pas de quelque critique parfois acerbe, les « Bésicles de Jiji » dont l’oeil détecte le moindre contre-sens et les documents (parfois inédits, qu’un « vent favorable » a déposé sur la table de la rédaction).

Le JDJ entend bien continuer à diffuser son parti pris : les droits ne s’usent que si on ne les revendique pas, qu’on ne les exerce pas.

Benoit Van Keirsbilck