Aujourd’hui, un jeune mineur est souvent pris dans une tension : d’une part, étant juridiquement incompétent, il doit être représenté par ses parents dans des démarches juridiques.
Mais cette irresponsabilité est contrebalancée, d’autre part, par un discours sur l’obligation qu’il a d’assumer les conséquences de ses actes. Ce discours sur la responsabilité individuelle va-t-il de pair avec un processus de déresponsabilisation collective ?
Le 28 janvier 2011, les Services droit des jeunes organisaient une journée d’étude sur cette question. De «l’enfant-roi», tenu pour responsable de son manque d’éducation, à la contractualisation de toute démarche éducative, qui peut se retourner contre le jeune qui n’a pas respecté le «contrat» qu’il avait pourtant «librement» accepté, les jeunes sont-ils pris au piège des paradoxes de la société ?
Comment peuvent-ils exercer des responsabilités à leur niveau tout en prenant le temps d’accéder progressivement à l’âge adulte ? Comment leur permettre d’avoir des droits, de les exercer, sans devoir en payer le prix fort ? Comment les professionnels peuvent-ils aider, guider les jeunes dans ce cheminement sans les infantiliser, mais en les amenant progressivement à grandir ? Comment garantir que cette société assume ses responsabilités et obligations vis-à-vis des jeunes, et en particulier de ceux qui sont le plus marginalisés ?
Ces questions taraudent depuis longtemps ceux qui ont une mission socio-éducative à l’égard de ces jeunes. Ce sont les fruits de cette réfl exion que nous nous proposons de partager avec vous dans le numéro 306 du JDJ.
Comme le propose Jean-François Servais, du SDJ de Liège, dans un petit essai qui clôture ce dossier, «les journées d'études telles que celles-ci servent à ouvrir des portes, à élargir le champ et à maintenir une réflexion critique permanente».