LE JOURNAL DU DROIT DES JEUNES

L'éditorial de Amélie Mouton dans le JDJ N°306

Jeunes et (ir)responsables ?

Aujourd’hui, un jeune mineur est souvent pris dans une tension : d’une part, étant juridiquement incompétent, il doit être représenté par ses parents dans des démarches juridiques.

Mais cette irresponsabilité est contrebalancée, d’autre part, par un discours sur l’obligation qu’il a d’assumer les conséquences de ses actes. Ce discours sur la responsabilité individuelle va-t-il de pair avec un processus de déresponsabilisation collective ?

Le 28 janvier 2011, les Services droit des jeunes organisaient une journée d’étude sur cette question. De «l’enfant-roi», tenu pour responsable de son manque d’éducation, à la contractualisation de toute démarche éducative, qui peut se retourner contre le jeune qui n’a pas respecté le «contrat» qu’il avait pourtant «librement» accepté, les jeunes sont-ils pris au piège des paradoxes de la société ?

Comment peuvent-ils exercer des responsabilités à leur niveau tout en prenant le temps d’accéder progressivement à l’âge adulte ? Comment leur permettre d’avoir des droits, de les exercer, sans devoir en payer le prix fort  ? Comment les professionnels peuvent-ils aider, guider les jeunes dans ce cheminement sans les infantiliser, mais en les amenant progressivement à grandir ? Comment garantir que cette société assume ses responsabilités et obligations vis-à-vis des jeunes, et en particulier de ceux qui sont le plus marginalisés ?

Ces questions taraudent depuis longtemps ceux qui ont une mission socio-éducative à l’égard de ces jeunes. Ce sont les fruits de cette réfl exion que nous nous proposons de partager avec vous dans le numéro 306 du JDJ.

Comme le propose Jean-François Servais, du SDJ de Liège, dans un petit essai qui clôture ce dossier, «les journées d'études telles que celles-ci servent à ouvrir des portes, à élargir le champ et à maintenir une réflexion critique permanente».


(1) En partenariat avec Défense des Enfants International Belgique, Jeunesse et Droit, la Ligue des droits de l’Homme et la Coordination des ONG pour les droits de l’enfant.