LE JOURNAL DU DROIT DES JEUNES

L'éditorial de Benoît Van Keirsbilck dans le JDJ N°299

L'état des relations au sein des écoles

Le 20 novembre dernier, le Délégué général aux droits de l’enfant, Bernard De Vos, présentait son rapport annuel pointant en particulier les questions scolaires (mais ce n’est pas le seul thème, loin s’en faut (1) !), à propos desquelles les demandes sont en nette augmentation dans son service (ce qui, on le sait, ne veut pas dire qu’il y a une augmentation des problèmes dans l’absolu, mais que l’institution du Délégué général est perçue plus qu’avant comme se préoccupant de ces questions, comme l’atteste notamment le rôle qu’il a joué pour informer le public sur le «décret inscription» dans le secondaire).

L’école qui devrait être un lieu d’émancipation par excellence ne l’est pas (plus ?) pour nombre d’enfants : les refus d’inscription (y compris dans le maternel), les exclusions, les relégations, l’absence de gratuité… sont autant d’expériences très négatives auxquelles sont exposés un trop grand nombre d’enfants et de jeunes, principalement de milieux populaires.

«Au-delà de la justification des sanctions, des exclusions, des orientations, c'est bien la place insuffisante qui, face à toutes ces difficultés de la vie scolaire, est laissée au dialogue, à la transparence et à la participation des élèves et de leurs parents dont il est surtout question» affirme le Délégué Général. Les conseils de classe manquent d'impartialité, la participation à l'école est largement un leurre, trop d'écoles jouent encore sur l'élitisme et trouvent les moyens de contourner les règles relatives à l'inscription. Le rapport pointe les problèmes avec force.

Il constitue une excellente base pour tenter d’améliorer le sort des enfants vis-à-vis de l’institution scolaire. Puisse le politique lui accorder une plus grande attention s’il entend faire du 20 novembre autre chose qu’un jour annuel de commémoration festive des droits de l’enfant.

Dans ce contexte, la décision du Gouvernement de la Communauté française de fermer l’Athénée royal «a Brise» à Watermael-Boisfort est incompréhensible. Les conséquences en termes de rupture de scolarité, changement d’école en cours de cycle, pour certains, éloignement de leur future école, ne sont pas négligeables. Certes, la rénovation peut coûter cher et ce n’est pas dans cette commune que la surpopulation va se faire sentir le plus.

Il n’en reste pas moins que la fermeture d’une petite école (à taille plus humaine), alors qu’il faut en construite près de 89 dans les années à venir, est lamentable.


(1) Voyez le rapport complet téléchargeable sur : www.dgde.cfwb.be